Les États-Unis d'Amérique ont amorcé l’ère nucléaire dans
les quelques heures précédant l’aube du 16 juillet 1945, quand ils ont fait
exploser une bombe atomique de 20 kilotonnes dont le nom de code était «
Trinity » à Alamogordo, au Nouveau-Mexique.
Sous l’égide du « Projet Manhattan », le but
initial de l’essai avait été de confirmer qu’une arme nucléaire de type
implosion était faisable. Il donnait aussi aux scientifiques et à la force
militaire des États-Unis d'Amérique une idée de la taille et les effets
véritables de telles explosions nucléaires avant de les utiliser pour le
combat.
Bien que l’essai Alamogordo démontra de
nombreux effets de l’explosion, il ne parvint pas à aider à comprendre les
retombées nucléaires radioactives, qui ne furent vraiment comprises par les
scientifiques du projet que bien des années plus tard.
Les États-Unis d'Amérique ont largué deux
bombes atomiques sur le Japon vers la fin de la deuxième guerre mondiale: l’une
était une bombe de type arme à fission nommée « Little Boy » larguée sur
Hiroshima le 6 août 1945; l’autre une bombe de type à implosion testée à
Alamogordo pour la première fois un mois plus tôt et nommée « Fat man » qui fut
larguée sur Nagasaki le 9 août. Ces deux bombes ont tué à elles seules quelques
220 000 citoyens japonais d’un seul coup, auxquels sont venus s’ajouter plus de
200 000 personnes mortes ultérieurement d’overdoses mortelles de radiation.
De
la « guerre chaude » à la Guerre Froide
La Deuxième Guerre mondiale était à peine terminée en
août 1945 qu’une course aux armes nucléaires technico-industrielles suivit
entre les deux nouvelles superpuissances émergeantes, les États-Unis d'Amérique
et l’Union Soviétique.
Entre 1946 et 1949, les États-Unis d'Amérique
ont effectué six essais supplémentaires. Puis, le 29 août 1949, l’Union
Soviétique a testé sa première bombe nucléaire, « Joe 1 ». Cet essai a marqué
le début de la course aux armes nucléaires de la Guerre Froide entre les deux
superpuissances.
L’Union Soviétique ayant effectué son premier essai de
bombe nucléaire le 29 août 1949, la course aux armes nucléaires de la « Guerre
Froide » entre l’URSS et les États-Unis d'Amérique était lancée.
Au départ, ni les États-Unis d'Amérique ni
l’Union Soviétique n’avaient beaucoup d’armes nucléaires à leur disposition,
leurs essais nucléaires étaient donc relativement limités. Toutefois, dès les
années 1950, les États-Unis d'Amérique ont établi un site d’essai spécifique
(le Site d’Essai du Nevada), et ils ont utilisé aussi les Îles Marshall (Site
d’Essai du Pacifique) pour des essais nucléaires approfondis. L’Union
Soviétique a aussi commencé à faire des essais à petite échelle,
essentiellement à Semipalatinsk, dans la République soviétique du Kazakhstan.
Des essais précoces ont été utilisés essentiellement pour déterminer les effets
militaires des armes nucléaires et pour tester de nouveaux modèles d’armes.
Des tensions exacerbées et une atmosphère de
peur et de méfiance envahissante ont catalysé la compétition pour construire
des bombes toujours plus puissantes et sophistiquées. Pendant les années 1950,
de nouveaux modèles de bombes à hydrogène ont été testés dans le Pacifique,
ainsi que de nouveaux modèles et des modèles améliorés d’armes à fission.
En 1954, le Premier Ministre de l’Inde, Jawaharlal Nehru
devint le premier homme d’état à demander un accord sur la non prolifération
des essais nucléaires.
Le 3 octobre 1952, le Royaume-Uni est devenu
le troisième pays à tester des armes nucléaires. Au départ, le Royaume-Uni
testait principalement en Australie et, plus tard, aux États-Unis d'Amérique. À
partir de 1958, son programme fut étroitement coordonné à celui des États-Unis
d'Amérique par l’Accord de Défense Mutuelle RU-EU.
La
première bombe à hydrogène
Le premier novembre 1952, les États-Unis d'Amérique
devinrent le premier pays à tester une bombe à hydrogène. L’essai de Castle
Bravo effectué le 1er mars 1954 produisit 15 mégatonnes.
C’était l’arme nucléaire la plus large que
les États-Unis d'Amérique aient jamais fait détoner. Les atolls habités de
Rongelap, Rongerik et d’Utirik furent accidentellement contaminés par des
retombées radioactives, comme le fut le chalutier japonais, le Lucky Dragon. La
controverse sur les retombées radioactives des activités d’essais causèrent une
grande préoccupation internationale.
Le 2 avril 1954, le premier ministre de
l’Inde, Jawaharlal Nehru, fut le premier homme d’état à demander un accord d’ «
arrêt » des essais nucléaires. Toutefois, ceci eut peu d’effet pour arrêter les
essais nucléaires extensifs qui caractérisèrent les 35 années suivantes, et qui
ne s’apaisèrent qu’à la fin de la Guerre Froide à la fin des années 1980.
Entre 1955 et 1989, environ 55 essais
nucléaires furent effectués chaque année. Le pic d’essais nucléaires se fit à
la fin des années 50 et au début des années 60. Rien qu’en 1962, 178 essais
furent effectués: 96 par les États-Unis d'Amérique et 79 par l’Union
Soviétique. Cette année-là, la Guerre Froide devint presque une guerre
nucléaire avec la crise des missiles de Cuba. L’année précédente, l’Union
Soviétique effectua l’essai de la plus large arme nucléaire, la « Tsar Bomba »,
d’une production estimée de 50 mégatonnes. Elle fut testée au centre d’essai de
Novaya Zemlya près du Cercle Polaire.
La France et la Chine devinrent des Nations à
arme nucléaires en 1960 et 1964, respectivement, toutes deux ayant un programme
nucléaire dont le but était de fournir des déterrent nucléaires crédibles. Au
départ, la France fit des essais en Algérie, puis dans le Pacifique Sud. La
Chine effectua tous ses essais nucléaires à Lop Nur dans la province de
Xinjiang.
Le Traité d’interdiction partielle de 1963 interdit les
essais nucléaires, y compris les essais à but pacifique, dans l’atmosphère,
sous l’eau et dans l’espace... mais pas sous terre
Le début des années 60 vit aussi
l’introduction du seul effort de limitation d’essais qui ait eu des
conséquences réelles sur la façon dont les essais étaient conduits pendant la
Guerre Froide. Le Traité d’Interdiction Partielle d’essais nucléaires de 1963
interdit les essais à but militaire et pacifique, dans l’atmosphère, sous l’eau
et dans l’espace. Le Traité était important du point de vue de l’environnement,
car il limitait les retombées radioactives étroitement associées aux essais
atmosphériques, mais il eut peu d’effet sur les essais nucléaires dans leur
ensemble, qui se firent largement sous terre.
Le
plein essor des arsenaux nucléaires
3 000 armes à peine en 1955 à plus de 37 000 armes en
1965 (États-Unis d'Amérique, 31 000 et l’Union Soviétique, 6 000), jusqu’à 47
000 dès 1975 (États-Unis d'Amérique 27 000 et Union Soviétique 20 000), et plus
de 60 000 à la fin des années 1980 (États-Unis d'Amérique, 23 000 et Union
Soviétique, 39 000).
Selon l’Initiative de la Menace Nucléaire,
Israël a amorcé un programme nucléaire dans les années 1950, et a complété la
phase de recherche et de développement de son programme d’armes nucléaires en
1966, bien qu’il n’ait pas, du moins qu’on le sache, testé de telles armes.
Israël a adopté une soi-disant « politique nucléaire d’ambigüité », ne
confirmant ni ne déniant son statu nucléaire. Il n’est pas partie au Traité de
Non-prolifération de 1968, et il a signé le TICE sans le ratifier. Plus
d'informations sur Israël et sur le TICE EN.
L’Inde est devenue officiellement la sixième
nation à développer des armes nucléaires en mai 1974, ayant alors effectué un
essai nucléaire qu’elle qualifia d’explosion nucléaire pacifique.
En 1982, une nation de plus, l’Afrique du
Sud, acquit des armes nucléaires, selon le Centre d’Études sur la
Non-prolifération de l’Institut Monterey. Autant que l’on sache, l’Afrique du
Sud n’a pas effectué d’essais nucléaires. Moins de dix ans plus tard, avec la
transition tant attendue vers un gouvernement élu à la majorité, l’Afrique du
Sud a démantelé toutes ses armes nucléaires, étant à ce jour la seule nation à
avoir volontairement renoncé aux armes nucléaires entièrement sous son
contrôle. Le démantèlement fut terminé en 1991. La même année, l’Afrique du Sud
accéda au Traité de Non-prolifération de 1968 en tant d’État non possesseur
d’armes nucléaires. Elle a voté majoritairement la fin de l’apartheid le 18
mars 1992.
Les essais nucléaires souterrains ont été interdits par
le Traité de 1996 instaurant une interdiction complète des essais nucléaires.
Ce n’est qu’au début des années 1990 que l’on
a pu noter une diminution importante des activités d’essais nucléaires et d’acquisition
d’armes nucléaires parmi les États détenteurs. Le nombre total d’essais
nucléaires dans le seconde partie des années 1980 fut de 174.
Les relations sont devenues plus chaleureuses
entre l’Union Soviétique et les États-Unis d' Amérique à partir des années
1985. La chute du mur de Berlin en 1989, la dissolution de l’Union Soviétique,
en 1991, elle-même remplacée par la Fédération russe, la Biélorussie, le
Kazakhstan et l’Ukraine, qui avaient accueilli l’arsenal nucléaire soviétique,
devinrent des États sans armes nucléaires sous le Traité de Non-prolifération.
Le site principal d’essais, Semipalatinsk au Kazakhstan fut fermé en 1991.
Des
moratoires sur les essais nucléaires
En 1990, l’Union Soviétique proposa un moratoire sur les
essais nucléaires que le Royaume-Uni et les États-Unis d'Amérique approuvèrent.
Ceci créa une opportunité de progrès aux partisans qui, depuis des décennies,
avaient promu une interdiction complète de tous les essais nucléaires.
Cinq essais nucléaires ont été effectués entre 1998 et
2007 : deux par l’Inde et deux par le Pakistan en 1998, et un que la Corée du
Nord déclara en 2006.
Le dernier essai nucléaire de l’Union
Soviétique a eu lieu le 24 octobre 1990 ; celui du Royaume-Uni le 26 novembre
1991, et celui des États-Unis d'Amérique le 23 septembre 1992. La France et la
Chine ont effectué leurs derniers essais en janvier et en juillet 1996
respectivement, avant de signer le Traité d’interdiction complète des essais
nucléaires le jour où celui-ci fut ouvert à la signature EN , le 14 septembre
1996, de concert avec les trois autres États détenteurs d’armes nucléaires
ainsi que 66 autres pays. La France a fermé et démantelé tous ses sites
d’essais nucléaires dans les années 1990 – c’est le seul État détenteur d’armes
nucléaires à l’avoir fait à ce jour.
Violation
du moratoire de fait
Environ cinq essais nucléaires ont été effectués entre
1998 et 2007: deux par l’Inde et deux par le Pakistan, ainsi qu’un que la Corée
du Nord déclara en 2006, violant ainsi par deux fois le moratoire de fait
établi par le TICE.
L’Inde a effectué deux essais nucléaires
souterrains, « Shakti(Pouvoir) ’98 », le 11 et 13 mai 1998 sur son site
d’essais souterrain de Pokhran. Contrairement aux premiers essais nucléaires
effectués par l’Inde en 1974, ces essais ne furent aucunement qualifiés
officiellement d’ « essais pacifiques ». Au contraire, les représentants du
gouvernement ont rapidement souligné la nature militaire des explosions.
À peine deux semaines plus tard, le Pakistan
a réagi en effectuant deux essais nucléaires souterrains sur son site de Ras
Koh.
L’Inde et le Pakistan ont toutes deux annoncé
immédiatement des moratoires unilatéraux sur les essais nucléaires et aucun
autre essai n'a été effectué depuis 1998.
Plus d’information sur les essais conduits en
1998 par l’Inde et le Pakistan : Historique du Traité EN.
L’essai nucléaire annoncé par la Corée du Nord le 9
octobre 2006 a violé de fait le moratoire qui était en vigueur depuis huit ans,
et est allé à l’encontre du texte et de l’esprit du Traité d’interdiction
complète des essais nucléaires.
Une fois encore, le 9 octobre 2006, l’essai
nucléaire annoncé par la Corée du Nord viola ce moratoire qui était en vigueur
depuis huit ans. La réponse mondiale fut une expression de préoccupation. Le
Conseil de Sécurité des Nations Unies condamna fermement cet acte qu’il
qualifia de menace à la paix et à la sécurité internationales. Le directeur et
Secrétaire Exécutif de la Commission Préparatoire pour l’Organisation du Traité
d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), ainsi que les États
signataires, exprimèrent une profonde préoccupation en ce qui concerne l’essai
déclaré, et qualifié l’événement d’action contre le texte et l’esprit du TICE.
Après l'essai nucléaire du 12 février 2013, le Conseil de sécurité adopta, à l'unanimité, une
résolution étendant de fait les
sanctions imposées à la suite des essais de 2006 et 2009.
De 1945 à et l’ouverture de la signature du Traité d’interdiction complète des essais
nucléaires (TICE) en 1996 : plus de 2000 essais nucléaires dans le monde
Les tests d’armes nucléaires ont été effectués dans
tous les environnements au niveau du sol, sous terre, sous l’eau et dans
l’espace.
- 25% des 2 000 explosions nucléaires ayant eu lieu entre 1946 et 1996, c’est-à-dire plus de 500 bombes, ont été détonées dans l’atmosphère.
- 75% de toutes les explosions nucléaires ayant eu lieu pendant la Guerre Froide ont été effectuées sous terre.
- Les États-Unis d'Amérique ont procédé à 1 032 essais entre 1945 et 1992.
- L’Union Soviétique a procédé à 715 essais entre 1949 et 1990.
- Le Royaume-Uni a procédé à 45 essais entre 1952 et 1991.
- La France a procédé à 210 essais entre 1960 et 1996.
- La Chine a procédé à 45 essais entre 1964 et 1996.
Après l’ouverture du TICE à la signature en septembre 1996,
environ une demi-douzaine d’essais nucléaires ont été effectués :
- L’Inde a procédé à deux
essais en 1998 (L’Inde a aussi effectué une soi-disante explosion
nucléaire pacifique en 1974).
- Le Pakistan a procédé à deux
essais en 1998.
- La Corée DU NORD a
annoncé qu’elle avait procédé à un essai nucléaire en 2006.
EN
CONCLUSION
Comment unir nos efforts pour obtenir les 8 signatures
manquantes (l’Iran, les États-Unis, la Chine, Israël, l’Égypte, l’Inde, le
Pakistan, la Corée du Nord sachant que ces 3 derniers pays devant également
franchir le pas de la signature) attendues depuis 18 ans pour ratifier le
Traité sur l'Interdiction Complète des Essais nucléaires (TICE) afin qu’il
puisse entrer en vigueur ?!